Ayant très soif, descend dans un puits sans avoir
Réfléchi au moyen dont il en sortira.
Voilà une version totalement inédite
Vécue par deux cyclos dont je tairai les noms.
Après avoir couvert de nombreux kilomètres,
Deux cyclos arrivent au carrefour indiquant :
Millau 24 kilomètres , Le Rozier 7 .
" J'avalerai bien un bon pain au chocolat.
Serais-tu d'accord pour faire un petit détour ?
- Tu as raison, il nous faut reprendre des forces.
Après tout, il n'y a que 7 Km à faire.
En plus ça descend."
En effet ça descendait et de quelle façon !
Ils se lancèrent à corps perdu dans la descente
Qui les mènerait au déjeuner réparateur.
Après une rude partie de pédales,
Quel plaisir de se laisser aller sans effort !
Ah ! La griserie de la vitesse !
La fraîcheur après la suée !
Le triomphe de l'apesanteur !
L'impression d'éternité !
"Déjà en bas, j'aurai bien continué."
La chocolatine engloutie, il fallut repartir.
"Euh ! Est-ce qu'on peut continuer par là ?
- Ben non, il faut revenir au carrefour ! ! !
- Tu es vraiment certain ? Regarde bien la carte."
Mais il fallut se rendre à l'évidence :
Pour se rendre à Millau, c'était bien vers en haut.
Tout ce qui avait été descendu
Il fallait maintenant le remonter.
Fini la légèreté, la vélocité,
La facilité, la brièveté...
Place à la lourdeur, à la lenteur,
A la chaleur, à la longueur ...
C'est ici qu'intervient le renard de la fable :
"Hé ! Si vous aviez autant de jugement
Que de biscotos dans les mollets,
Vous ne seriez pas à la légère
Descendus au Rozier !"
Les deux randonneurs jurèrent, mais un peu tard,
Qu'on ne les y prendrait plus !
...................Georges de la Fontaine ................